Une famille s'inquiète pour sa fille envoyée à l'étranger

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Il s'agit de l'expérience d'une famille dont une fille s'est engagée comme "Numéraire" à l'Opus Dei.

Cette jeune fille est partie dans un pays étranger pour faire une licence dans la langue de ce pays. Elle a pris pension dans un foyer d'étudiantes de l'Opus Dei, une oeuvre d'Eglise dont elle et ses parents ignoraient tout. Ses études doivent durer un minimum de quatre ans.

Dés le début, cette jeune fille est conquise par le beau cadre de ce foyer, par l'ambiance cultivée qu'elle y trouve, par la Charité chrétienne authentiquement vécue, par le dévouement des responsables et la générosité de leur vie entièrement offerte à Dieu, pour l'apostolat de l'Oeuvre.

Après un séjour de trois mois dans le Foyer, la jeune fille annonce à sa famille qu'elle s'est engagée comme "numéraire". Elle a découvert sa vocation dit-elle. Vocation disent également les responsables du foyer et le prêtre de l'Opus Dei, son confesseur. Vocation ou séduction, ou contagion se demandent les parents, qui trouvent extrêmement "léger" de la part des responsables du Foyer et du prêtre de décider, dans un si court délai, qu'il s'agit bien d'une vocation, qui plus est, chez une fille encore mineure. Les parents ont été mis devant un fait accompli.

Ces derniers, inquiets, vont trouver la responsable du Foyer de l'Opus Dei le plus proche de leur domicile qui leur apprend :

  • Que la numéraire reste laïque.
  • Qu'elle mènera une vie qui ne diffère en rien de celle de tous les laïcs, entièrement libre de son travail, et de ses options politiques tant qu'elles ne sont pas contraires à la foi catholique. Pas de costume imposé, mais au contraire, l'obligation d'être élégante et soignée (les hommes peuvent fumer).
  • Qu'aucune promesse, ou voeu ne lie le ou la numéraire à l'Oeuvre, qu'il s'agit d'un simple contrat par lequel l'Oeuvre s'engage à fournir aux numéraires l'appui spirituel dont ils ont besoin, la formation doctrinale, les cours d'entretien, l'appui des prêtres de l'Oeuvre pour leur vie spirituelle et leur apostolat. Moyennant ce soutien, les numéraires s'engagent à une vie de célibat, à vivre, si le lieu de leur travail le leur permet, dans un foyer de l'Opus Dei et à donner tout leur temps libre aux activités d'apostolat de l'Oeuvre.
  • Que si la numéraire s'aperçoit qu'elle s'est trompée de vocation, elle peut quitter l'oeuvre quand elle le désire, sans aucun scrupule de conscience puisqu'il n'y a qu'un contrat laïque entre l'oeuvre et elle, mais pas de voeux ni de promesse à caractère religieux.
  • La responsable a beaucoup insisté sur la grande liberté qui règne dans l'Oeuvre : on y rentre librement, on consacre librement son temps disponible à l'apostolat et aux activités de l'Oeuvre et au nom de cette liberté, on ne retient jamais ceux ou celles qui veulent s'en aller.
  • On a le droit de conserver ses biens personnels et on donne de son salaire ou de ses revenus, ce que dicte aux numéraires leur générosité.
  • Enfin, comme la numéraire consacre sa vie à l'Oeuvre, si elle devient malade, elle est entourée, soignée. Les malades sont, dit la responsable, l'objet d'une attention toute particulière, d'une "prédilection" de l'Oeuvre ainsi que les numéraires âgées.
  • Enfin, l'Oeuvre est prise sous la protection directe du Saint Père.

Les parents furent rassurés par ces affirmations, et comme par ailleurs, ils ne trouvèrent rien qui vienne les contredire dans les écrits du Fondateur ou d'autres ouvrages écrits par des membres de l'oeuvre, ils laissèrent leur fille dans le Foyer d'étudiantes, ayant toujours été entendu avec elle, qu'elle ne séjournait dans ce pays étranger, que jusqu'à l'obtention de son diplôme.

Comme la fin de ses études approchait, les parents écrivirent à leur fille pour lui proposer de l'aider à commencer des démarches pour trouver une situation dans son pays, car les études faites rendent difficile l'obtention d'un travail ailleurs. En effet, on leur avait conseillé d'entreprendre ces démarches, six à huit mois avant la fin des études. Comme les parents ont encore de grosses charges familiales, il est aussi très important pour eux, que la jeune fille puisse se suffire à elle-même dès la fin de ses études. La jeune fille répondit que s'étant engagée dans l'Oeuvre. elle considère comme le plan de Dieu pour elle ce que ses supérieurs décideront sur le lieu ou le pays de son futur travail. Les parents furent fâcheusement impressionnées de cette atteinte certaine à la liberté du travail proclamée par l'Oeuvre et à l'entrave que représente le fait, pour leur Fille de n'être pas libre de prendre le travail là où il se présentera, en un temps où les débouchés sont difficiles et où il faut donc beaucoup de souplesse et de rapidité de décision pour obtenir un poste.

Inquiets de ce premier manquement à ce qui avait été convenu avec leur fille, les parents décident d'écrire au responsable de l'Oeuvre à l'échelon national de leur pays, pour lui expliquer la situation de leur famille, les difficultés pour leur fille de trouver un emploi hors de son pays, et enfin aussi pour une question de sécurité pour leur fille car la ville où se déroulent ses études présente un danger potentiel pour elle en cas de conflit international. Enfin, les parents posent en conclusion de cette lettre une question très précise : Dans quelle région de leur pays l'Oeuvre désire-t-elle que leur fille cherche de préférence du travail. Après quatre semaines d'attente, la réponse arrive : "Merci de votre confiance, je ferai tout le possible pour que la chose soit résolu- de la manière la plus satisfaisante pour vous et votre fille".

Or, cinq jours auparavant, une lettre de la jeune fille informait ses parents que "le Père" de l'Oeuvre (actuellement Monseigneur Alvaro. successeur du Fondateur) lui demande de partir dans un pays encore plus lointain, pour y continuer des études supérieures afin de rechristianiser le milieu étudiant qui a perdu toute spiritualité. Elle ajoute qu'elle a accepté de faire ce "plaisir au Père" et prie ses parents d'assumer encore une année d'étude, après quoi elle espère trouver suffisamment de travail sur place pour assurer sa subsistance.

Or, la jeune fille ne connaît pas un mot de la langue de ce pays. Elle s'est mise à l'apprendre, mais très peu répandue, cette langue ne lui servira en rien pour sa carrière. De plus, elle ne connaît rien aux lois ni aux moeurs de ce pays en totale décadence morale, alors qu'elle a, elle-même vécu en milieu très protégé, dans sa famille d'abord, puis dans son Foyer Opus Dei. Comme les étudiants n'ont pas le droit au travail, elle ne pourra travailler que clandestinement, avec tous les risques que cela comporte. Au point de vue santé, elle risque de s'épuiser en étudiant dur pour vaincre l'obstacle de la langue, faire les difficiles études projetées, tout en travaillant "au noir" et en participant par la force des choses, aux activités du Foyer Opus Dei implanté dans la capitale. Les parents estiment leur fille en danger : risques pour sa santé qui a déjà donné des inquiétudes et surtout ils constatent une dépersonnalisation qui a déjà transformé son caractère et la rend incapable d'opposer la moindre objection à ce projet illogique, d'autant qu'elle sait que sa famille ne peut plus la soutenir financièrement. Les parents angoissés, se demandent si cette proposition n'a pas pour but d'éloigner la jeune Fille de sa famille.

Il se trouve qu'à ce moment là, cette famille a eu connaissance de l'étude intitulée "L'Opus Dei expliqué par ses textes et les documents romains" (dossier n°1 ci-joint), et a reçu communication d'articles des Constitutions et des Statuts de l'œuvre.

A la lumière de ces documents, ils découvrent que les renseignements donnés par la responsables du Foyer à laquelle ils s'étaient adressés quand leur fille leur a fait part de son engagement dans l'Oeuvre, sont en grande partie erronés et ils ont été très fâcheusement impressionnés par cette pratique de désinformation qui apparaît comme générale, aussi bien dans les propos que dans les écrits des membres de l'Opus Dei,

S'ils avaient connu à temps la réalité, jamais ils n'auraient laissé leur fille vivre, pendant toute la durée de ses études, dans ce foyer. Ils estiment avoir été gravement abusés :

  • Officiellement la numéraire reste laïque, mais en fait, elle doit prononcer sur l'évangile les trois voeux religieux de chasteté, pauvreté et obéissance et la direction supérieure de l'Oeuvre et composée de religieux (voir les Constitutions Ch. IV, p. 41 et suivantes et dossier n° 1).
  • Liberté de travail : Le cas de la jeune fille prouve qu'elle n'existe pas en fait (voir aussi Constitution p.45 n°58 3°).
  • Voeux et promesses - (Constitutions p. 43, n°53, 56, qui stipulent que les numéraires ne peuvent être déliés de leurs voeux que par "le Père" ou le St. Siège).
  • Liberté - Bien évidemment les promesses sont faites librement si l'on veut bien faire l'abstraction de l'endoctrinement qu'a subi la postulant pendant les 5 années précédant les voeux définitifs. En vertu de ce voeu d'obéissance qui interdit jusqu'aux "murmures" (Constitutions p.45, 58 2°) la numéraire a, de fait, aliéné totalement sa liberté, jusqu'à sa personnalité. Pour des Laïques, obligées de "se défendre" dans le monde pour assumer leur profession et leur subsistance, cette promesse est insensée.
  • Biens personnels - Les constitutions reconnaissent le droit des numéraires de conserver leurs biens de patrimoine familial (p. 85 n'162-1 Cons.) mais tous les biens acquis par leur travail appartiennent à l'Oeuvre, Là encore, les informations données par la responsable sont erronées. Enfin, le numéraire est tenu de faire un testament avant son engagement définitif pour ses biens présents et futurs (Constitutions p.45 n°59). Dans la pratique, on lui suggère de rédiger ce testament en faveur de l'Oeuvre. En vertu du voeu d'obéissance, et souvent pris au dépourvu, le ou la numéraire signe un formulaire par lequel il abandonne à l'Oeuvre ses biens présents et futurs. C'est ainsi que lors de la mort des parents, l'Oeuvre peut se substituer au, ou à la numéraire. Selon des témoignages dignes de foi, des familles ont été ainsi, gravement lésées.
  • Quant aux malades, la famille a reçu plusieurs témoignages de numéraires devenus malades, qui ont été très aimablement mais très fermement priés de quitter l'Oeuvre. Cette famille a aussi été frappée de ne pas voir, dans les nombreux foyers de l'Oeuvre qu'elle a visités, de numéraires âgées. Rien que des jeunes entre 20 et 30 ans, à part quelques responsables dans la quarantaine.