Maria del Carmen Tapia - Au delà du seuil, une vie dans l'Opus Dei

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Maria del Carmen Tapia (Rome, janvier 1992)


En 1965, Maria del Carmen Tapia était responsable de la section féminine au Vénézuela, depuis 9 ans. Un jour, le Conseiller Régional la convoqua de toute urgence : Le fondateur l’appelait immédiatement à Rome. Trois jours plus tard, elle y atterrissait, munie d’une petite valise, inquiète de savoir ce qui l’attendait. Le soir même, elle rencontra très brièvement le fondateur. Il ne la reçut qu’un mois plus tard, accompagné de son futur successeur, Javier Echevaria et de deux directrices.

— Carmen, car je ne vais pas t’appeler Maria del Carmen comme tu y tiens tant, n’est-ce pas ? dit-il en cherchant du regard l’approbation des autres assistants.

— Je voulais te voir parce que je désire que tu travailles ici à Rome. Tu ne retourneras pas au Venezuela. On t’a amenée ici par « ruse », dit-il en souriant, car avec ton esprit malin, je ne sais ce dont tu aurais été capable ? C’était le seul moyen. Donc, tu ne repars pas au Venezuela. On n’a pas besoin de toi là-bas, tu n’y retourneras jamais. Je t’y avais envoyée pour faire avancer les choses et tu t’en es très bien sortie. Mais maintenant, malheur à toi pour la faute que tu as commise ! Il vaut mieux que tu n’y retournes plus jamais.

Sa voix résonna étrangement dans cette assemblée et tout le monde se tourna vers elle, l’air étonné et plein de reproches, lorsqu’elle dit avec le plus grand respect :

— Père, j’aimerais vivre et mourir au Venezuela.

Monseigneur Escriva se leva d’un bond et cria furieux :

— Non et non ! C’est compris ? Tu n’y retourneras pas, parce que je le veux et que j’ai le pouvoir de donner des ordres à celle-ci, celle-ci et à toi-même, monstre d’orgueil !

Debout, il désignait du doigt chacun des assistants. Il hurlait :

— Tu n’y retourneras pas !

Soudain, ce fut comme si des écailles lui tombaient des yeux. Elle lui répondit :

— Père, c’est très dur pour moi.

Il cria en se frappant la poitrine :

– Si c’est dur pour toi, pour moi, c’est encore plus dur de ne pas retourner en Espagne ! Et je reste là à Rome, épuisé ! Si toi tu aimes le Venezuela, j’aime encore plus l’Espagne ! Force-toi !

Monseigneur Escriva se leva et tous l’imitèrent. Il se dirigea vers la Chapelle des Reliques, se retourna et dit, haletant :

— En plus, c’est de l’orgueil ! Je vais célébrer la messe et je prierai pour toi. Reste un moment dans l’oratoire. Et il s’en alla.